Guinée : Des "prétendus tirs d'armes à la Présidence" sèment la panique
Guinée : Des "prétendus tirs d'armes à la Présidence" sèment la panique à Conakry
Jeudi matin, la quiétude de Conakry a été brutalement interrompue par des bruits d'armes à feu près du palais présidentiel. Selon des sources sur place, des échanges de tirs ont éclaté, plongeant la capitale guinéenne dans la confusion. En réponse, l'armée a rapidement bouclé le centre-ville, semant la panique parmi la population, qui a été évacuée précipitamment.
Un diplomate proche du pouvoir a révélé qu’un groupe de onze soldats aurait ouvert le feu sur les forces spéciales stationnées autour du palais. Cependant, ces assaillants ont rapidement été maîtrisés, affirme-t-il. Trois d’entre eux auraient perdu la vie lors de l'affrontement, tandis que huit autres ont été arrêtés.
Le centre-ville de Conakry s'est retrouvé paralysé, toutes les rues menant à la présidence étant bloquées. Ce bouclage temporaire a provoqué des embouteillages monstres, avant que la circulation ne soit progressivement rétablie une fois la situation sous contrôle.
Un contexte troublant Les soldats impliqués dans cette attaque seraient des partisans du colonel Célestin Bilivogui, une figure controversée disparue dans des circonstances mystérieuses il y a près d'un an, suite à son arrestation. Le corps du colonel aurait été retrouvé mercredi, une découverte qui a jeté un nouveau voile d’incertitude sur cette affaire. Selon ses proches, cette mort tragique pourrait être à l'origine des tensions actuelles au sein de l'armée.
Réaction de la junte au pouvoir Malgré les témoignages concordants et les scènes de panique dans la ville, la junte au pouvoir a tenu un tout autre discours. Dans une déclaration lue à la télévision nationale, elle a qualifié les rumeurs de tirs d'armes à la présidence de « folles » et « montées de toute pièce ». La population a été invitée à reprendre ses activités normales, mettant fin à une matinée de chaos.
Cet incident rappelle un autre événement tragique : en 2021, des coups de feu à Kaloum avaient précédé le coup d'État qui a renversé l’ancien président Alpha Condé, propulsant au pouvoir l'actuel dirigeant, le général Mamadi Doumbouya. Si la junte cherche aujourd'hui à minimiser la portée de cet incident, il souligne une fois de plus les fractures persistantes au sein des forces armées guinéennes, et les défis constants pour maintenir la stabilité du pays.
Alors que Conakry tente de reprendre son souffle, de nombreuses questions demeurent : que cachent réellement ces prétendus tirs ? Et quelle sera la prochaine étape pour une nation qui semble toujours en équilibre précaire sur le fil de l’incertitude politique ?