Kemi Seba enfin installé au Niger ?

Kemi Seba installé au Niger : entre rumeurs et réalités

Depuis plusieurs semaines, la toile s’enflamme autour d’une nouvelle qui alimente bien des discussions : l’activiste panafricaniste Kemi Seba, de son vrai nom Stellio Gilles Capo Chichi, aurait trouvé refuge au Niger. Cette rumeur s’est amplifiée depuis l’obtention de son passeport diplomatique nigérien, un privilège accordé par le général Tiani, président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), qui dirige actuellement le Niger.

Un militant sous protection

Réputé pour ses prises de position tranchées et son franc-parler, Kemi Seba n’en est pas à sa première polémique. Ces derniers mois, sa discrétion au Bénin, son pays natal, n’est pas passée inaperçue. L’affaire des légionnaires français supposément intégrés à l’armée béninoise et ses déclarations fracassantes sur le Niger et le Bénin avaient déjà provoqué de vives réactions dans son pays d’origine. Accusé d’inventer des faits par certains Béninois, il semble aujourd’hui avoir changé de cadre d’action.

Selon plusieurs sources proches de Niamey, Kemi Seba résiderait actuellement dans un hôtel de la capitale nigérienne et occuperait un poste de Conseiller spécial auprès du CNSP. Ce nouveau rôle lui permettrait de poursuivre son engagement panafricaniste en toute légitimité. Ses fonctions sont d'ailleurs confirmées par son passeport diplomatique, un document qui lui accorde non seulement protection, mais aussi une grande liberté d’action au sein du pays.

Une alliance stratégique avec le général Tiani

Dans une interview accordée récemment à la télévision nationale nigérienne, Kemi Seba n’a pas caché sa satisfaction. Il a qualifié l’obtention de ce passeport de « coup de maître », y voyant une opportunité stratégique pour continuer sa lutte contre l’impérialisme. Pour lui, ce geste du Général Tiani représente bien plus qu’un simple acte diplomatique : il s’agit d’un appui concret dans son combat panafricaniste, notamment contre l’influence française en Afrique de l’Ouest.

La collaboration entre l’activiste et le CNSP soulève cependant des interrogations, certains y voyant une manière pour le régime nigérien de renforcer sa position face aux pressions internationales, notamment françaises. Il est à rappeler que le Niger est actuellement en proie à de fortes tensions politiques, et l’influence de Kemi Seba, bien qu’idéologique, pourrait jouer un rôle non négligeable dans la dynamique actuelle du pays.

La rupture officielle avec la France

Le 8 juillet 2024 marque une autre étape symbolique dans la trajectoire de Kemi Seba : la perte de sa nationalité française. Cette décision, initiée par les autorités françaises, fait suite à plusieurs années de provocations de la part de l’activiste, qui n’a jamais caché son hostilité envers la France. Avant même que ce processus ne soit finalisé, il avait publiquement brûlé son passeport français, un geste qui avait fait le tour des réseaux sociaux.

Les autorités françaises justifient cette décision par les « messages particulièrement virulents » que Kemi Seba diffuserait contre la France et ses représentants. Selon elles, ses prises de position incitent à la rébellion et menacent la stabilité des régimes africains jugés proches de la France. L’activiste, lui, ne semble pas regretter cette rupture, bien au contraire. Pour lui, c’est une libération qui lui permet de se consacrer pleinement à son combat pour l’émancipation africaine.